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A. PAVIE  au Laos

A. PAVIE au Laos

Les radeaux des missions Pavie

Les radeaux des missions Pavie

Sa vie avant le Laos

Né à Dinan en 1847, l'engagement de son père le mène à une passion pour l'Empire. Il veut s'engager dans l'armée en 1863, mais on le trouve trop chétif. Finalement, il se retrouve à Saïgon en 1869 et y restera jusqu'en 1895, presque sans interruption.

Mais c'est comme commis aux télégraphes qu'il explore et s'imprègne des civilisations locales, d'abord au Cambodge.

Les différents trajets des missions de A. Pavie en Asie du sud-est

Les différents trajets des missions de A. Pavie en Asie du sud-est

Ses missions en Asie du sud-est

Mode de transport traditionnel utilisé par les autochtones et les explorateurs

Mode de transport traditionnel utilisé par les autochtones et les explorateurs

Il manifeste assez vite de vraies qualités de diplomate et se trouve, dès 1888 à la tête d'une mission scientifique, géographique et politique.

Il arpentera un territoire de 675 000 km2 sur 35000 km d'itinéraire.

Il s'impose des règles précises : 10 à 12h de marche par jour pour 20 à 25 km chaque fois. Il manque à plusieurs reprises la mort, atteint par des fièvres tropicales redoutables. Il adopte alors le large chapeau qui marquera sa silhouette avec son bâton de voyageur et sa longue barbe.

L'équipe des missions Pavie et les populations locales
L'équipe des missions Pavie et les populations locales

L'équipe des missions Pavie et les populations locales

Il a négocié longuement avec les Siamois. Son rêve était de faire du Laos une province de l'Indochine.

Il rentre une première fois en France en 1885, usé par 11 années en Indochine, mais pose sa candidature au poste de vice-consul à Luang Prabang. Il y prendra son poste dès 1886, choisi pour sa connaissance des langues et des moeurs du pays.

En 1886 avant son départ, il fonde à Paris l'école Cambodgienne qui formera les futurs cadres des colonies.

Après avoir été consul général de France à Bangkok, il devient commissaire général au Laos en 1893.

Il rentre en France en 1895, se marie et mène une vie effacée, refusant tous les honneurs et se consacrant à la publication des travaux de sa mission. Ses carnets de notes (faune, flore, climat, topographie, politique...) ont été détruits pour la plupart, mais ses envois réguliers aux affaires étrangères et ses correspondances restent.

A Pavie et ses équipes

A Pavie et ses équipes

Ainsi, la "mission Pavie" c'est 10 volumes plus un atlas 

Cela lui vaudra l'admiration de Clémenceau, pourtant violent anticolonialiste.

Durant tout le reste de sa vie, il continuera à recevoir des personnalités officielles, des explorateurs comme Brazza, et des sommités asiatiques.

Il meurt en 1925 et tombe rapidement dans l'oubli. C'est en 1933 qu'une statue est installée à Vientiane, visible dans le parc de l'ambassade de France.

La statue de Pavie dans le parc de l'ambassade de France

La statue de Pavie dans le parc de l'ambassade de France

Il a incarné la IIIème république, libre penseur, voyageur, mais pas conquérant.

Sa méthode : la pénétration suivant de grandes lignes pré-définies, l'imprégnation dans le pays et les populations et le refus de la force.

Il rejette l'idée d'assimilation, veut s'appuyer sur les chefs naturels, ce qui fut longtemps rejeté par le quai d'Orsay.

On dit de lui qu'il était "humain mais lucide, utilisant les ressources d'une psychologie adroite et pas candide."

Pavie au milieu des populations locales

Pavie au milieu des populations locales

Les laotiens étaient très attachés à Pavie et son passage dans les villages laissait le souvenir d'un homme chaleureux, soignant, libérant.

Chétif, certes, mais intelligent et surtout volontaire. Il le montre pendant son séjour à Luang Prabang de plus d'un an pendant lequel les siamois (ainsi que les anglais et les chinois qui se disputent les lieux) le privent de tout et le soumettent à de lourdes vexations. mais il avait le soutien des habitants et rien n'interrompra ses explorations, même les conditions matérielles les plus précaires.