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Au cinéma au Laos  ?

Au cinéma au Laos ?

Le tout dernier complexe à Vientiane

Le tout dernier complexe à Vientiane

Cette page reproduit un article publié dans Le Monde en décembre 2016

Dans un pays où le petit écran a supplanté le grand, le Festival du film de Luang Prabang, qui s’est tenu début décembre 2016 ( et qui se poursuit chaque année en décembre) a été  l’occasion pour les Laotiens de découvrir le cinéma de la région.

Un public attentif

Un public attentif

LeFestival du film de Luang Prabang a une importance cruciale pour les cinéphiles du Laos. Du 2 au 7 décembre 2016, la troisième ville du pays, belle endormie de 50 000 habitants nichée au creux de montagnes verdoyantes sillonnées par le Mékong, a accueilli 20 000 spectateurs. Sur la place principale, aux abords du mont Phousi et du marché de nuit, un écran géant dressé face à 1 000 chaises en plastique bleu suffit pour que la magie opère. Des enfants scrutent la toile avec des yeux émerveillés, des familles entières gloussent et s’invectivent au milieu de touristes. Une atmosphère de fête telle qu’elle existait dans les foires de village d’antan.

Quelques-unes des affiches du festival ces dernières années
Quelques-unes des affiches du festival ces dernières années
Quelques-unes des affiches du festival ces dernières années
Quelques-unes des affiches du festival ces dernières années

Quelques-unes des affiches du festival ces dernières années

Seulement trois cinémas sur le territoire

Pour sa septième édition, l’unique festival consacré au cinéma d’Asie du Sud-Est a diffusé trente-deux films en présence de vingt et un de leurs auteurs. Un pari osé dans une ville qui ne compte même pas une salle de cinéma !

Car au Laos, deux décennies de guerre civile (1953-1973) ont eu raison de ce divertissement, pourtant populaire. Depuis, l’industrie cinématographique a disparu.

On connait seulement Red Lotus (1988) qui mettait en scène des amours contrariées sur fond de guerre. Aujourd’hui, malgré l’ouverture de trois cinémas dans le pays, les Laotiens sont plus habitués aux séries et films thaïlandais diffusés à la télévision, en raison de la proximité des deux langues. Les jeunes privilégient les DVD piratés ou visionnent des films sur Internet, le plus souvent sur leur téléphone portable

L'affiche de Red Lotus (1988)

L'affiche de Red Lotus (1988)

« Ce festival offre aux Laotiens une fenêtre sur l’ailleurs, se félicite son organisateur Gabriel Kuperman, un New-Yorkais de 31 ans expatrié en 2008. Mais leur montrer un blockbuster américain ou un film français leur parlerait sans doute moins que des films évoquant la région. »

Comme le documentaire projeté en ouverture – Banana pancakes and the Children of Sticky Rice, réalisé par le Néerlandais Daan Veldhuizen –, qui raconte les frictions nées, à l’arrivée de routards dans un village isolé du nord du pays, de la quête d’authenticité des backpackers et de la soif de modernité des locaux. Une histoire universelle qui entre particulièrement en résonance à Luang Prabang, bourgade muséifiée qui, depuis son classement au patrimoine subit et profite à la fois du boom du tourisme. On retiendra aussi Diamond Island, le film du Franco-Cambodgien Davy Chou, ou encore le documentaire vietnamien Finding Phong, de Tran Phuong Thao, qui suit le processus de transformation d’un transsexuel en femme – qui devrait sortir en France.

Cinéma en plein air, sur la rue principale de la ville
Cinéma en plein air, sur la rue principale de la ville

Cinéma en plein air, sur la rue principale de la ville

Au-delà des frontières laotiennes, ce rendez-vous annuel permet de bâtir une communauté d’artistes et d’idées dans une région qui, de la Birmanie aux Philippines, est extrêmement variée. Pour la première fois cette année, dix jeunes réalisateurs ont été invités à un atelier mené par le renommé Tribeca Film Institute, sur l’art du pitch, étape fondamentale vers la recherche de financeurs et de diffuseurs. 

« Le Laos est un pays de 6 millions d’habitants avec un marché minuscule, détaille, sous son béret, le réalisateur Xaisongkham Induangchanthy. C’est dur de gagner sa vie avec le cinéma, mais, grâce au festival, nos films sont vus, appréciés, et les choses évoluent lentement. » At the Horizon, le thriller qu’il a produit,est le premier film laotien acheté par une chaîne américaine. Le nombre de productions locales a triplé, pour passer à cinq ou six par an depuis l’essor de ce  charmant festival …

D’après Eléonore Sok-Halkovich ( Le Monde 20/12/2016)

Un film, réalisé par un Laotien vivant en France, et projeté à Paris en 2017 dans le cadre de l'INALCO

Un film, réalisé par un Laotien vivant en France, et projeté à Paris en 2017 dans le cadre de l'INALCO

Il reste cependant fort à faire, et quand on voit l'état d'abandon des anciens cinémas dans les villes du Laos .... l'enthousiasme se modère considérablement.

Des cinémas en ruines ... quand viendront les repreneurs et le nouvel essor des salles obscures au Laos ?
Des cinémas en ruines ... quand viendront les repreneurs et le nouvel essor des salles obscures au Laos ?
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