SITUATION
C’est au sud du Laos, près de la petite ville de Champassak et sur les bords du Mékong, que l’on peut découvrir les origines de l’empire khmer qui régna sur les territoires du Cambodge, du Laos et de l’est de la Thaïlande pendant près de huit siècles.
Ce fameux temple est situé au sud du plateau BOLOVEN, c’est un plateau fertile de
10 000 kms2 et à une altitude de 1200 mètres. Le mont PHIAMAY culmine à 1716 mètres, ce plateau est séparé en deux provinces , celle CHAMPASAK et celle de SARAVAN.
Vat Phu, capitale khmer fut fondée bien avant la célèbre Angkor située au Cambodge. Le site archéologique de Vat Phu, est admirable et essentiel pour comprendre l’histoire de l’empire khmer.
HISTOIRE
LES ORIGINES DE L’EMPIRE KHMER
Reposant au pied d’une montagne sacrée, Vat Phu forme un ensemble de magnifiques petits temples se fondant dans une nature tranquille. Ce site unique, à flanc de montagne offre une vue imprenable sur la vallée qu’il domine. Quelle est donc son histoire?
Les annales chinoises de l’administration impériale constituent une précieuse source d’information. En effet, la puissante Chine impériale envoya de nombreuses ambassades dans la région et y noua des échanges commerciaux.
Il semblerait que le Funan fut un petit mais prospère royaume. Le Funan se serait en effet développé autour du commerce maritime avec des pays comme la Chine, la péninsule malaise et l’Inde. Oc-Eo, un site découvert au Vietnam en 1940, aurait constitué la ville portuaire la plus importante du royaume de Funan, situé dans le delta du Mékong. Mais la prospérité de ce royaume n’allait pas durer. Au VIème siècle, le Funan commença à décliner.
Vers la fin du VIème siècle, le nom de ‘Funan’ disparut des écrits chinois pour laisser place à une autre puissance, le royaume khmer du ‘Zhenla’ situé plus au nord.
Vat Phu aurait été le premier centre politique et religieux du royaume de Zhenla.
Vers le VIème, une autre source historique fit son apparition : les inscriptions dans la pierre.
Une quinzaine d’inscriptions mises au jour par les archéologues font ainsi état d’un des premiers rois de Vat Phu, Mahendravarman Ier au VIème siècle. Premier roi khmer véritablement puissant, il conquit une partie de l’actuel nord-est de la Thaïlande.
Puis, le royaume de Zhenla connut une longue période de troubles politiques au VIIIème siècle et commença à dépérir.
La période entre le déclin du Funan et le début du IXème siècle est connue sous le nom de période pré-angkorienne. On est alors encore loin de l’état puissant et centralisé qui formera un jour le royaume d’Angkor. Ces royaumes constituaient en réalité des entités fragiles qui étaient défaites et refaites en fonction des luttes de successions et des conflits entre les royaumes.
En 802, le roi Jayavarman II, marque le début de la période Angkorienne.
Hindouiste et bouddhiste, l’empire Khmer était largement pétri de culture indienne, grâce aux échanges commerciaux avec les côtes de l’est de l’Inde, grâce à l’évolution des techniques de construction des bateaux et de navigation. Ces échanges commerciaux semblent avoir été le vecteur de transmission d’idées religieuses et sociales venant de l’Inde.
Cette transmission d’idées est à l’origine de la propagation des religions hindouistes et boudhistes tandis que le langage sanscrit posa les bases du système d’écriture. Il semblerait que le Funan ait adopté la religion bouddhiste. A Vat Phu, c’est le culte hindouiste qui règne en maître comme en témoignent ses magnifiques temples et bas-reliefs.
Le site de Vat Phu s’étend aux pieds d’une montagne sacrée. La forme triangulaire de son pic représentait un linga naturel,symbole de fertilité de haute importance attribué au dieu Shiva. De forme phallique, il incarnait la source de la vie. On retrouve très fréquemment des lingas en pierre sur les sites khmers. Le linga est en général accompagné de son pendant féminin, le yoni, prenant la forme d’un quadrilatère accueillant le linga en son centre, il recevait l’eau sacrée indispensable à la création.
C’est la raison pour laquelle les adorateurs de Shiva, dieu de la création et de la reproduction, y construisirent un sanctuaire. L’eau fertile imprégnée de l’image de Shiva venait s’écouler dans les bassins entourant le site et irriguait les rizières.
Dieu de la création, Shiva est aussi celui de la destruction. Sa danse de la destruction conduit le monde à la fin de son cycle. Mais cette fin donne naissance à un nouveau cycle faisant ainsi de Shiva le dieu à la fois de la renaissance, de la fertilité et de la destruction. Indispensable à la prospérité du royaume et de ses habitants, le Shivaïsme était un culte clé chez les Khmers. Les bas-reliefs restaurés des temples viennent attester du culte de Shiva.
Le site archéologique de Vat Phu est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2001.
On sait ainsi que l’ancienne ville de Vat Phu s’épanouit vers le VIème siècle. Néanmoins, les vestiges visibles des temples datent du XIème et XIIème siècle. Parmi les ruines, se trouvent des temples mais également des bassins, des chaussées et les carrières qui servirent à la construction des bâtiments. Les archéologues ont aussi mis au jour une route qui reliait la ville à la fabuleuse Angkor qui allait naître à partir IXème siècle.
Comme la plupart des temples hindouistes, le site de Vat Phu possède deux grands bassins qui représentaient l’océan mythologique séparant le monde des humains de celui des dieux. Le visiteur est ensuite invité à traverser une longue allée bordée de bornes en pierre à la forme de bourgeon de lotus.
Deux bâtiments « les palais », dont l’usage est mal connu, apparaissent au bout de cette allée.
A Vat Phu, les temples étaient constitués de grès de latérite ou de briques, un matériau typique de la période pré-angkorienne. Ces temples étaient autrefois recouvert d’un toit de tuile à la charpente en bois.
Ce site à flanc de montagne s’organise sur plusieurs niveaux. Une superbe allée d’escaliers bordée de frangipaniers centenaires permet d’accéder au troisième niveau. Enfin, l’ascension du dernier niveau nous fait découvrir le plus ancien bâtiment religieux de Vat Phu, un sanctuaire consacré à Shiva, construit au VIème siècle et reposant à l’ombre des arbres de la montagne.
Bien que le site de Vat Phu soit aujourd’hui réduit à l’état de ruines, un peu d’imagination suffit pour se représenter le site au temps de sa splendeur avec ses temples aux peintures colorées.
Par la suite, Vat Phou devint un sanctuaire bouddhiste très vivant et l’est resté jusqu’à nos jours : chaque année, en janvier ou février, le 15e jour de la lune croissante du 3e mois, a lieu un pèlerinage qui attire de nombreux fidèles laotiens coïncidant avec la fête bouddhiste du Makha Busa.
Le site réserve quelques particularités qu’il faut découvrir : Dvarapala (gardiens de porte), falaise gravée, énorme éléphant sculpté, quelques restes d’anciennes cellules monacales, la trimurti : une trinité hindouiste gravée dans la pierre (Shiva, Brahma, Vishnu), un crocodile sculpté… De plus, d’autres ruines khmères, proches de Vat Phou, sont accessibles : les temples de Nang Sida et Tao Tao, le temple de Tomo (Huei Tomo ou Oubmong) de l’autre côté du Mékong.
Pour accéder au sanctuaire principal, il faut gravir plusieurs volées de marches dont une grande partie est bordée de frangipaniers centenaires. Il y a une superbe vue sur le Mékong depuis la troisième plate-forme, avec de grands arbres pour l’ombre et la fraicheur.
Il faut compter environ 3 heures de visite avec le musée, qui contient de nombreux objets, éléments d’architecture et sculptures issus des fouilles archéologiques réalisées dans et autour du site.
Par la suite, Vat Phou devint un sanctuaire bouddhiste très vivant et l’est resté jusqu’à nos jours : chaque année, en janvier ou février, le 15e jour de la lune croissante du 3e mois, a lieu un pèlerinage qui attire de nombreux fidèles laotiens coïncidant avec la fête bouddhiste du Makha Busa.
Le site réserve quelques particularités qu’il faut découvrir : Dvarapala (gardiens de porte), falaise gravée, énorme éléphant sculpté, quelques restes d’anciennes cellules monacales, la trimurti : une trinité hindouiste gravée dans la pierre (Shiva, Brahma, Vishnu), un crocodile sculpté…
Pour accéder au sanctuaire principal, il faut gravir plusieurs volées de marches dont une grande partie est bordée de frangipaniers centenaires. Il y a une superbe vue sur le Mékong depuis la troisième plate-forme, avec de grands arbres pour l’ombre et la fraicheur.
Cet article a été composé à partir de plusieurs sources (textes et photos), entre autre "Histoire à sac à dos". Que les auteurs soient remerciés , pour ces photos et ces informations.